
CUCCP
Stop aux attaques contre la solidarité universitaire avec le peuple palestinien
La coordination universitaire contre la colonisation en Palestine (CUCCP) a appelé à une journée de mobilisation universitaire européenne le 12 mars 2024.
Stop au Génocide, Stop à la colonisation, Boycott universitaire contre Israël sont les mots d’ordre des rassemblements, conférences et manifestations organisés dans plus d’une vingtaine d’universités, partout en France (Paris, Aix-en-Provence, Montpellier, Strasbourg, Lyon, Toulouse, etc.) mais aussi dans plusieurs villes européennes (Pays-Bas, Espagne, Italie, en Angleterre, etc.)1.
Nous nous félicitons de l’ampleur de cette grande mobilisation qui malgré les différentes formes de censure, d’intimidations et de diffamations marque un tournant historique en Europe2. Le monde académique européen et particulièrement français a affirmé son opposition claire et ferme à la complicité active des gouvernements européens dans la guerre génocidaire menée par Israël tout en exigeant le boycott des universités israéliennes complices du régime d’apartheid et colonial israélien3.
Par ce communiqué, nous souhaitons dénoncer avec la plus grande fermeté la campagnediffamatoire et sans aucun fondement4, largement attisée par la blogosphère et instrumentalisée par le gouvernement français, que subissent les étudiant.es de Sciences Po par suite de leur belle et forte mobilisation pour le soutien du peuple palestinien le 12 mars.
Nous dénonçons également la vague d’intimidations et de menaces contre les membres du comité Palestine Université Paris-Dauphine relayées par les réseaux sociaux à la suite d’un rassemblement de solidarité avec le peuple palestinien organisé le 12 mars réunissant plusieurs centaines d’étudiant.es, enseignant.es et personnel administratif5.
Nous ne sommes pas dupes. Ces polémiques et attaques à chaque fois cousus de fil blanc ont un seul but : invisibiliser la mobilisation historique du monde académique français contre le Génocide à Gaza et contribuer à faire taire toute critique à l’encontre d’Israël.
Nous condamnons avec la plus grande fermeté toutes les restrictions autour des libertés académiques en France, toutes les formes de censure et toutes les manœuvres indignes qui ont été utilisées par les instances de gouvernance universitaire, par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche et par le gouvernement français pour faire taire les voix solidaires avec le peuple palestinien dans le monde universitaire et empêcher les mobilisations du 12 mars6.
Nous apportons notre soutien inconditionnel aux étudiants de Sciences Po Paris mais aussi à tous les étudiant.es et les enseignant.es qui subissent différentes formes de harcèlement depuis le 12 mars dernier7.
Nous appelons à la protection des étudiant.es palestinien.nes et militant.es pour la cause palestinienne contre les formes d’intimidation qu’ils subissent actuellement ainsi qu’au respect de la liberté académique et de l’exercice politique au sein des institutions universitaires.
Le 12 mars 2024 marque le retour de la question palestinienne et des enjeux de solidarité universitaire au centre du débat universitaire. La grande mobilisation de la communauté universitaire témoigne du fossé qui se creuse entre, d’un côté, les dirigeants de ce pays et les instances de gouvernance de l’institution universitaire, et de l’autre, celles et ceux qui font vivre cette dernière : les étudiant.es, les enseignant.es et le personnel administratif. Plus que jamais, les actions de solidarité avec le peuple palestinien vont continuer et s’accroître pour dénoncer les crimes subis par les Palestiniens et Palestiniennes, l’éducide en cours en Palestine et la complicité du gouvernement français dans ces massacres. Plusieurs actions, journées d’étude et rencontres autour de la Palestine sont prévues dans les prochaines semaines dans différentes universités.
La coordination appelle donc à continuer les mobilisations dans toutes les universités, à soutenir et à faire entendre haut et fort notre voix pour la Palestine et le peuple palestinien. Si soutenir le peuple palestinien est un devoir aussi bien politique que moral, s’opposer à la complicité du gouvernement français dans ces massacres, est aussi un enjeu national.
Refuser et dénoncer les attaques contre la solidarité universitaire avec le peuple palestinien, c’est adopter la condition de la résistance et de refus vis-à-vis de la montée de l’autoritarisme et de l’extrême droite dans ce pays.